Nom de l'artiste : Donatello
Titre de l'oeuvre : Judith et Holopherne
Date de composition : vers 1455 - 1460
Nature, support, matière : Statue en bronze
Dimensions : 236 cm de hauteur (sans la base)
Genre : Allégorie
Sujet : Scène représentant ici Judith levant son cimeterre pour asséner le coup fatal à Holopherne, ivre mort avec une fermeté invincible.
--> Holopherne est un général envoyé en expédition vers l'Ouest à la conquête de l'Israël par Nabuchodonosor. Il traverse tous les pays et finit par arriver à Bethulie (Afrique du Sud) où il y fait le siège de celle-ci.
Judith est une jeune et belle veuve reprochant aux habitants leur manque de foi face au siège de leur ville par l'armée assyrienne d'Holopherne et leur propose un plan.
Elle se rend au camp d'Holopherne après s'être rendue aussi belle et séduisante que possible accompagnée de sa servante. Holopherne tombe sous son charme immédiatement et lui propose de demeurer au camp. Pendant son séjour dans celui-ci, Judith commence à élaborer son plan d'action contre les assyriens et plus particulièrement contre Holopherne. C'est finalement lors d'un festin organisé par celui-ci que Judith lui fait boire une grande quantité de vin et le séduit. Ils finissent par se retirer dans la tente du général où ce dernier tombe ivre mort. Judith l'assassine pendant son sommeil et le décapite. Elle ramène à Bethulie la tête d'Holopherne.
Artiste : Donato di Niccolò di Betto Bardi dit Donatello est né à florence en 1386 et est mort dans cette même ville le 13 Décembre 1466. C'est un sculpteur italien et un des cinq rénovateurs de l'art italien. Il est né dans une famille modeste. Dès l'adolescence, il entre dans l'atelier de Lorenzo Ghiberti où il rencontre Brunelleschi avec qui il colabore souvent. Judith et Holopherne est une de ces création la plus personnelle et la plus déconcertante.
Analyse : On peut dire que cette oeuvre est caractéristique de la Renaissance dans sa forme et ses textures. En effet le drapé de la robe de Judith, plus particulièrement celui des manches, est l'une des caractéristiques du style de Donatello qui est un très grand observateur de l'art antique. Il reproduit les drapés mouvementés des statues romaines en abandonnant la rectitude que l'on pouvait percevoir au Moyen âge. En observant le visage d'Holopherne (yeux fermés, bouche ouverte, cou tendu...) on remarque qu'ici aussi l'une des autres caractéristiques du style de Donatello apparaît. L'artiste refuse les visages stéréotypés et inexpressifs et est plus pour leur donner une intensité, un reflet de leur vérité.
En 1530, Lorenzo de Médicis se rendit à Rome, où il acquit la mauvaise réputation de coupeur de têtes de statues anciennes : dans un moment d'ivresse, il décapita les huit rois barbares de l'arc de Constantin. Cet acte de vandalisme lui valut d'être banni de la ville, avec le surnom de Lorenzaccio. Janvier 1537 : vous produirez la tirade que Lorenzo, une nuit, adresse à une statue de Florence.
Il est nuit
Entre Lorenzo
" Que cela est aisé de se dire qu'un vandale mécréant comme moi se retrouve face à une vertu comme toi, c'est même presque à se demander si ce n'est pas Dieu lui-même qui a voulu cela !
Mais tu le sais comme moi que chacun a ses vices et que ce sont ces vices-là qui mènent au drame mais aussi à la gloire. Que dis-je ! Je perds la tête ! voyons ! Quoi ? Tu me demandes de ne pas être mauvais ? Mais enfin je suis mauvais comme bon me semble et si je veux te couper la tête je le ferai sans aucune défiance. Il n'y a rien de plus facile à cela puisque j'ai déjà accompli cet acte avec ces sots de rois barbares de l'arc de Constantin ! Et puis toi ! Oui toi ! Tu dois également en connaître un morceau sur les décapitations si on continue sur ce sujet ? Si je ne me trompe, tu l'as même fait avec un machiavélisme rarissime. Je suis en admiration la plus totale ! Mais je n'en rajouterai pas plus car c'est tout de même un acte remarquable pour la liberté de ta ville et de tes habitants que tu as obtenu grâce à cet acte réfléchi. Pour moi la vertu et le vice sont complémentaires, c'est donc pour cela que je ne vais pas te décapiter car tu es une personne, ou plutôt une statue, qui a su comment manier de façon remarquable le drame et la gloire. Je me retrouve même à travers ta personne car j'aimerais être comme cela : manier le drame, en tuant Alexandre, et manier la gloire en retrouvant peut-être toute la vertu que j'ai perdue grâce à ce drame. Mais aussi en ne te décapitant pas. "
Il sort