Extrait Acte III - scène III ( p. 141-142)
Philippe, seul, s'asseyant sur un banc.
J'ai beaucoup d'enfants, mais pas pour longtemps, si cela va si vite. Où en sommes-nous donc si une vengeance aussi juste que le ciel que voilà est clair, est puni comme un crime ! Eh quoi ! Les deux aînés d'une famille vieille comme la ville, emprisonnés comme des voleurs de grand chemin ! La plus grossière insulte châtiée, un Salviati frappé, seulement frappé, et des hallebardes en jeu ! Sors donc du fourreau, mon épée. Si le saint appareil des exécutions judiciaires devient la cuirasse des ruffians et des ivrognes, que la hache et le poignard, cette arme des assassins, protègent l'homme de bien. Ô Christ ! La justice devenue devenue entremetteuse ! L'honneur des Strozzi souffleté en place publique, et un tribunal répondant des quolibets d'un rustre ! Un Salviati jetant à la plus noble famille de Florence son gant taché de vin et de sang, et, lorsqu'on le châtie, tirant pour se défendre le coupe-tête du bourreau ! Lumière du soleil : J'ai parlé, il n'y a pas un quart d'heure, contre les idées de révolte, et voilà le pain qu'on me donne à manger, avec mes paroles de paix sur mes lèvres ! Allons, mes bras, remuez ; et toi, vieux corps courbé par l'âge et par l'étude, redresse-toi pour l'action !
Pour moi, ces trois marches sont le miroir de l'âme de Philippe, mais aussi de son banc, sur lequel il s'assoit pour crier sur l'injustice ! Cette photo n'est pas celle d'un banc acceptable où nous pouvons nous asseoir, ce ne sont que trois petites marches pittoresques sur lequel nous pouvons plutôt "tomber de lassitude et de désespoir", après avoir vu ou reçu une mauvaise nouvelle. Philippe aurait très bien pu voir la scène où ses deux fils se font emmener par les soldats, en compagnie de Thomas Strozzi. Il se retrouve ensuite seul et dépossédé de ses aînés et s'assoit de tristesse et de désarroi sur une de ces trois marches.