L'Oeuvre au Noir, écrit par Marguerite Yourcenar, paraît en 1968. Il rencontre un succès important et permet à Yourcenar, déjà auteur de nombreux essais et romans, d'obtenir à l'unanimité le prix Femina.
On suit dans ce roman un alchimiste et médecin, Zenon, un homme d'une intelligence remarquable dont les pensées, d'un brin hérétiques, lui vaudront par quelques fois divers écueils et embarras.
L'Oeuvre au Noir apporte une réflexion intéressante sur une époque, ici la Renaissance, laissant peu de place aux hommes prônant une certaine liberté de pensée et de réflexion de manière générale. Ici par le biais du personnage de Zenon, le lecteur se montre témoin d'injustices courantes mais tues, encouragés par la Religion, ici fortement critiquée par le personnage principal puisque présentée comme imposant à l'homme des barrières, des limites concernant la réflexion de celui-ci par rapport au monde qui l'entoure, et donc à lui-même également. Zenon est un homme qui s’intéresse à tous les domaines, ici on suit donc ses réflexions sur l'anatomie humaine, sur la place de Dieu dans la vie de l'homme, sur l'alchimie ect... Marguerite Yourcenar nous confronte donc une vision nouvelle de l'homme et pour le coup totalement humaniste à une vision totalement hermétique d'une société corrompue et abîmée par les pouvoirs excessifs de l’Église. A cause de ses idées Zenon perd sa liberté, il explore avec enthousiasme des domaines à travers des réflexions, des pensées dans lesquelles il inclura d'abord l'Homme, avant Dieu, d'une manière donc totalement humaniste.
L'Humanisme est assez peu évoqué directement dans ce roman, voire pas du tout, en tout cas explicitement. Zenon est un homme complètement humaniste de par son ouverture d'esprit sur le monde et sur l'humain, mais il ne rencontrera que très peu d'hommes qui comme lui pensent à la manière d'un humaniste. La grande majorité d'hommes qu'il aura rencontrés ne le comprennent pas vraiment et sont bien conscients que des idées pareilles sont dangereuses et peuvent conduire Zenon à la perte. Car la société que nous présente Marguerite Yourcenar est inquiétante, en effet l'organisation politique de celle ci est assez floue, et les pouvoirs exercés sur la population sont trop importants et réduisent celle ci à une pensée unique inquiétante.
